Innovation

Les initiatives de co-création de blockchain en Belgique

Avec nous aujourd’hui : Daniel Duseuil, gestionnaire de programme et architecte de blockchain à l’Agence de l’Information en Flandre (AIV). Cette agence est responsable de l’orientation numérique pour la Communauté flamande et travaille horizontalement à la stratégie de l’informatique et de l’information.

Elle travaille en étroite collaboration avec Barbara Van Den Haute, une femme talentueuse qui a mis la blockchain à l’ordre du jour du gouvernement flamand. Elle est convaincue que les autorités publiques doivent avoir conscience des nouvelles technologies qui s’annoncent et être prêtes à y faire face.

Que peut-on faire pour soutenir les initiatives autour de la blockchain ?

La blockchain est une priorité au sein du gouvernement et Daniel rationalise l’ensemble. Dans le cadre de l’Orientation Numérique pour le Gouvernement flamand, ils examinent les trajectoires blockchains et comment ils peuvent les soutenir. Il n’est pas encore prévu de les normaliser ou de les coordonner.

« Il y avait déjà plusieurs projets en phase de démarrage et nous en avons sélectionné cinq. Nous étudions toujours le potentiel de la technologie au sein des différents processus. Nous cherchons également des moyens d’attirer des partenaires compétents », explique Daniel.

Blockchain pour les diplômes internationaux

Dans une ère de mobilité accrue des étudiants et de la main-d’œuvre, il est nécessaire de disposer d’une vue d’ensemble et d’une validation globale des diplômes. En collaboration avec AHOVOKS et la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’AIV a lancé l’optimisation de l’échange international des diplômes.

Des séances de brainstorming ont été organisées pour déterminer les besoins réels, puis un partenaire idéal a été recherché. The Ledger, une société faisant partie de De Cronos Groep est devenue le partenaire de la blockchain.

Daniel explique : « Le déclic a été immédiat, et l’équipe de The Ledger a très bien compris de quoi il s’agissait. Ils ont également développé une validation du concept assez exhaustive en collaboration avec leurs collègues wallons. Leur mentalité « startup » a également été une valeur ajoutée dans ce projet. »

Il s’agissait d’un processus de R&D impliquant de nombreuses itérations : quelle direction emprunter, quid du RGPD, quelles technologies utiliser… ? The Legder gardait l’esprit ouvert, participait à la réflexion et était régulièrement invitée à changer de perspective ou à tout reprendre à zéro. Il y a également eu une coopération avec des parties externes pour l’aspect juridique du GDPR.

Le choix final a été fait pour un système décentralisé avec IBM HyperLedger dans lequel différentes administrations et écoles peuvent travailler ensemble. Les étudiants peuvent à leur tour demander leur(s) diplôme(s) complet(s) et authentique(s) et le(s) partager au niveau international. Ce système a été relié à LED, une authentique banque de données des certificats de qualification en Flandre.

Tout s’est bien passé et le produit est une réussite. Il n’est pas encore prêt pour la production, mais les équipes y travaillent. Une coordination avec d’autres pays tels que les Pays-Bas s’est mise en place à partir de la preuve du concept et d’une bonne base de réflexion. Pour l’instant, le projet reste confiné à l’espace de lobbying de l’Europe. Mais les diplômes dépassent les frontières, et la coopération avec d’autres pays pourrait apporter de meilleures solutions encore.

C’est maintenant à Daniel de le garder sous les feux de la rampe et de voir que le projet prend pied en Europe.

Un système de blockchain décentralisé pour les décisions locales en Flandre

Les initiateurs de ce projet sont l’Organisation de l’Autorité Flamande (OAF) et l’ Agence de l’Information en Flandre (AIV). Elles voulaient créer une plateforme qui rassemblerait les décisions des autorités locales de manière structurée. Cela permet au Gouvernement flamand de tenir à jour ses propres sources de données sur la situation des différentes autorités locales.

L’initiative était le résultat d’un projet de données ouvertes reliées entre elles qui exigeait que les décisions locales soient utilisables dans d’autres contextes. Le chaînon manquant à cette époque : prouver que le texte défragmenté est une partie authentique tout au long de la chaîne.

Pour cela, les responsables de l’AIB et de l’ABB cherchaient un partenaire. Leur choix s’est finalement porté sur Trase. Cette société de De Cronos Groep est spécialisée dans les technologies décentralisées et les solutions de blockchain de bout en bout. Cette connaissance était nécessaire pour que les différentes parties vérifient et contrôlent le bon fonctionnement du système.

« Trase examina l’ensemble d’un point de vue commercial, puis s’attaqua à l’aspect technique. Ils avaient rédigé une validation du concept très complète sur la valeur ajoutée de la couche de blockchain. Cela permettait de s’assurer que l’information était vécue comme authentique », dit Daniel.

Le projet a été créé dans Hyperledger Fabric, une technologie de blockchain open-source. Les autorités locales travaillent avec un éditeur pour enregistrer les décisions. Si la décision est rendue publique, elle sera également publiée sur leur site Web. C’est pourquoi, une intégration entre le site Web et la composante de la blockchain a dû être fournie. Un package NPM a été implémenté pour réaliser cette intégration.

Aujourd’hui, l’ABB va plus loin et s’oriente vers une production où l’Agence de l’Information en Flandre coopérera à la maintenance et à l’expansion du réseau technique et juridique ou du consortium qui devra gérer ce système.

Croitre avec une blockchain

« Il n’existe pas encore d’entreprise avec 10 ans d’expérience de la technologie blockchain à ce jour. C’est pourquoi nous avons donné à chacun la possibilité d’évoluer, et il s’agit en fait de co-création. Tout le monde pense à la meilleure approche, aux meilleures technologies et aux meilleures applications », déclare Daniel.

Beaucoup d’expérience a été acquise depuis, et la blockchain ne peut plus être considérée comme de la R&D au sein du Gouvernement flamand. Trase a lancé le processus de production et répondra aux questions qui pourraient être soulevées.

Les prochaines commandes qui seront mises sur le marché concernent l’intégration avec les systèmes existants et sur la manière dont le paramétrage sera effectué. La phase de validation de principe de la blockchain est presque terminée et la mise en production ira beaucoup plus rapidement. Toutefois, il ne suffit pas encore de cliquer sur un bouton, car la maturité de la technologie ne cesse de croître. Il n’y a pas encore de normalisation dans ce domaine, et pour tester les technologies, nous travaillons maintenant aussi bien sur des blockchains basées sur les permissions que sur des blockchains ouvertes.

À long terme, l’intention est que le gouvernement flamand puisse acheter la blockchain en tant que service géré dans le cadre des différents consortiums et écosystèmes décentralisés.

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