De droite à gauche
« Quand le programme de vaccination a été mis en place, le projet est devenu encore plus urgent. Car il est évidemment essentiel que les personnes allophones soient elles aussi bien informées. Le développement de l’app a posé des défis particuliers : par exemple, la mise en page et l’écran de navigation ont dû être disposés en miroir pour les langues qui se lisent de droite à gauche, comme le farsi, l’hébreu ou l’arabe.
Généralement, pour toute nouvelle collaboration, il faut du temps pour établir la confiance. Mais vu le délai très court dans ce cas-ci, c’était plutôt un luxe ! En outre, toute la concertation a dû se dérouler à distance. Malgré tout cela, nous avons pu établir un partenariat authentique : d’emblée, l’énergie créatrice était là. »
Le projet a heureusement bénéficié du soutien du comité de direction de l’Agence flamande de l’Intégration et de l’Intégration civique et du ministre Bart Somers, qui ont rapidement vu son intérêt. Ellen Coopman : « Avec ce trajet, nous pouvons être fiers de nos réalisations à si court terme. Nous avons fait preuve d’agilité. Il n’est pas toujours nécessaire d’avoir un blueprint : une bonne idée, quelques avant-projets, un partenaire fiable et le soutien des autorités peuvent suffire. Nous espérons que d’autres gouvernements et instances publiques pourront s’en inspirer. »
Traduction automatique
L’app a été conçue pour être conviviale et accessible. Aucune identification n’est nécessaire et l’app applique automatiquement la langue du smartphone, afin que l’utilisateur ait immédiatement accès aux informations dans sa langue de prédilection. « Pour les messages brefs, nous utilisons le robot de traduction de Microsoft dans Azure », explique Matthias D’eigens, chef de projet ICT au sein de l’Agence flamande de l’Intégration et de l’Intégration civique. « Cependant, nos traducteurs passent encore en revue les textes avant qu’ils ne soient publiés en ligne. Une fenêtre contextuelle dans l’app informe les utilisateurs qu’il s’agit d’une traduction automatique et que des adaptations pourront encore suivre. Nous gagnons ainsi du temps pour faire vérifier des informations complexes ou plus détaillées par notre équipe de traduction. Et comme l’app vise à surmonter les barrières linguistiques, nous prévoyons de petites accroches pour renvoyer les utilisateurs à notre site Web et les encourager à suivre un cours de néerlandais. Ainsi, l’app contribue aussi à l’intégration en soi. »
50 000 utilisateurs
L’utilité de l’application est indiscutable en pleine crise sanitaire, mais l’équipe Cronos y voit d’autres utilités encore. La fonctionnalité de l’app pourrait être étendue et être à la source d’applications plus génériques pour les administrations locales ou dans d’autres situations de crise, par exemple pour entrer en interaction avec les citoyens ou pour diffuser des informations en cas de catastrophe. »
Depuis la mi-mars, l’app est disponible en quelque 18 langues et l’offre pourra encore s’étendre dans les semaines à venir. L’Agence flamande de l’Intégration et de l’Intégration civique vise les 50 000 utilisateurs. Pour promouvoir l’app, l’agence fait appel au réseau des CPAS, au Forum des minorités et même à ses propres collaborateurs qui ont des racines étrangères. « Nous mènerons aussi une campagne dans les centres de vaccination, où il sera possible de télécharger l’app sur place. Mais j’aimerais par ailleurs lancer un appel : si vous connaissez des personnes allophones, n’hésitez pas à leur conseiller l’app ! » conclut Ellen Coopman.